Ta vie ne ressemble plus à la tienne depuis quelques temps. L’homme que tu aimes va se fiancer avec la fille qui est la plus importante à tes yeux. Celle que tu ne voudrais jamais abandonner par ce qu’elle compte tellement que tu ne peux en général pas te passer d’une journée sans une nouvelle. La tournent de la vie est un fleuve tumultueux. C’est ce que l’on te dit souvent mais tu ne comprends jamais réellement en quoi cela consiste. Tu n’as pas 21 ans, tu n’as même pas le droit à l’alcool mais venant de la belle pomme, New-York. Tu es dans le vent, dans le move et tu as bien entendu une fausse carte qui te permet de faire la fête jusqu’au bout de la nuit. Tu te souviens même du premier jour où tu avais cette carte. Ce cocktail alcoolisé que tu avais pris avec Mattéo pour fêter ça. Une liberté. Tu t’appelles Rosalina sur cette carte. Tu n’as même pas la tête d’une Rosalina mais tu t’en fiches. Oui, c’était ce qui te passait par la tête : s’en foutre de tout. Tu voulais juste oublier ce qui t’entourais. Tu ne voulais plus penser. Là, on ne te connait pas et tu fais la fête jusqu’à en user tes talons aiguilles. Tu danses, tu danse, tu tentes en vain de tout oublier. La vie n’est pas aussi simplement et quand l’on a des choses en tête, trop de choses. L’on ne peut pas l’oublier. C’est ainsi et tu le sais mais tu t’en fiches et tu danses encore puis tu t’amuses mais dès que tu fermes les yeux : tu penses. Ton frère te manque. Il est quelques parts sous l’emprise d’une drogue enfin c’est ce que tu te dis même s’il t’a écrit se sevrer. Tu t’inquiètes et tu le hais aussi mais tu te poses des millions de questions quand tu veux juste être dans ses bras pour oublier cette atroce journée. Tu te morfonds dans l’idée que tout ça ? C’est à cause de toi. Trop idiote pour voir qu’il n’allait pas bien ou trop idiote pour laisser Mattéo filer dans les bras de ta meilleure amie. Tu n’avais aucune idée que tu serais là alors que tu danses encore et que tu danses. Ce soir, tu ne peux faire que ça et ta tête tourne. Tu oublies tellement de choses mais pas ce que tu veux laisser de côté le temps d’une soirée alors tu en rajoutes. Un verre de plus, encore un et ta tête tourne encore plus. Tu ne sens plus tes pieds ou la chaleur du Colorado.

Trois heures du matin et tu es encore là, tu inspires pour tentes de trouver l’air frais ou même enfin tu ne sais pas trop mais tu te cherches bizarrement. Tu ne te trouves plus. Ton ami présent avec toi dans ce club appelle un taxi. Tu ne tiens plus très droit et tu ne penses plus vraiment normalement. Tu lâches des flots de phrases sans but. Ce soir, tu as l’alcool triste. Dans ce taxi, tu pleures comme une crétinne. Tu ne peux pas te retenir, tu es perdu. Tu n’as plus vraiment de personnes à qui te confier sauf ton chien, absent du camp. Tu ne peux même pas te confier avec ta colocataire, tu n’as pas encore totalement fait connaissance avec elle en fait : tu ne l’as connais pas encore. L’on ne t’a pas encore donnée de colocataire. Là, tu sors du taxi. Devant les dortoirs, tu cherches partout les clés de ta chambre, tu ne les trouves pas de suite, tu glisses même derrière la banquette. « Non, pas de payement en nature ! », te dit le chauffeur et tu ris de bon cœur en le pointant du doigt. « Zêtes pas lui ! », tu dis ça un peu bête sur le coup mais en faisant une moue. « Dommage ! », tu rajoutas ce simple mot en grimaçant par ce que tu te sens minable pendant un instant, tu aimerais que ce soit lui et tu aimerais lui dire ce que tu ressens au périple de ton amitié avec Jamie. Tu payes le chauffeur en lui offrant même un baiser sur sa joue. Tu es bien généreuse mais surtout un brin pompette. Il te demanderait pour t’épouser, tu pourrais lui dire oui. Tu trottines bizarrement en ne marchant pas vraiment droit vers l’entrée du dortoir en laissant trainer ton sac. Tu sais que c’est mal d’avoir bue alors que tu es censée être une sportive. Tu veux une vie saine sans alcool mais là, tu n’as pas pu faire autrement pour oublier deux instants qui tu étais.

Et tu marches vers ton étage enfin c’est ce que tu crois. Les yeux dans le cul, tu te rends sans aucuns doutes vers le mauvais. Tu ne t’en rends pas compte. Les étages te paraisse tellement proche et les chiffres tellement loin. Tes yeux flous, tu confonds les nombres. Tu te rends par un chemin habituel en tournant la poignée, tu crois que c’est ta chambre. Tu ne te rends pas compte que tu passes pour une idiote surtout que la porte est ouverte. Tu marmonnes un peu du n’importe quoi en voulant juste dire que ta colocataire devrait la fermer pour éviter les vols. Tu n’as pas spécialement peur qu’on te pique ta table de nuit, assez lourde. Tu regardes brièvement la place pour chercher le lit. Par habitude sans t’en rendre compte. Tu appelles ton chien. Tu fais toujours ça quand tu rentres au manoir. « Cannelle ? », tu dis ça en murmurant un peu pour ne pas réveiller. Tu es un peu dans le gaz à mon avis si tu sais que tu es ans une chambre et pas chez toi mais que tu arrives à appeler ton chien. Et là, tu sursaute un peu en entendant un bruit de voix. « La base virale de votre anti-virus a été mise à jour ! », tu comprends un peu la moitié et tu avances en lâchant ton sac sur le sol comme si tu étais trop fatiguée pour le poser. Tu te laisses tomber sur ton lit comme une loque alors que ce n’est même pas le tiens. Tu ne te rends pas compte que la situation craint un peu. Tu t’en fous pour tout te dire. Ce n’est pas ta chambre ? Et alors ? Tu veux seulement dormir et pleurer un bon coup. Tu pleures d’ailleurs en t’endormant. Des larmes coulent en laissant filer ton mascara. Tu commences par t’endormir, tu ronfles légèrement au début. L’alcool en est le vrai coupable. Tu ne ronfles normalement jamais. Tu dors bien et profondément. Tu te sens comme dans ton lit. Les draps te caressent la peau. Tu es bien installée et après quelques heures, tu sens même le rayon de soleil bien dérangeant sur ta peau. Tu as une migraine atroce et tu refuses d’ouvrir les yeux. Tu entends des bruits sourds dans les couloirs mais aussi dans la pièce. Tu te dis que c’est ta colocataire qui se réveille ou chipote mais non, tu n’es même pas dans ta chambre.

Comment dieu pouvais-je boire ? C’était tellement minable. Le réveil était toujours le même. Marilyn Manson qui se tape un concert dans ma caboche. Je sentais ma migraine comme l’on sent un pic qui s’enfonce dans notre peau et notre chair. Elle me déchirait les tympans cette fichue migraine qui n’était même pas à ce niveau. C’était toujours autant agaçant les gueules de bois. Cette envie d’aller hurler de douleurs et de se donner le coup fatal pour continuer de dormir. Le soleil contre ma peau à moitié nue de cette robe qui entre nous aurait pu finir partout sauf sur moi si j’étais allée avec les milliers de gars qui m’avaient approchés, hier. J’ouvris doucement les yeux en regardant autour de moi, préférant les refermer aussitôt. J’étais avec un regard flou, encore dans le coaltar, je retombais dans une sorte de somnolence aussitôt avant de sentir l’odeur des petits pains non loin et froncer les sourcils à la voix inconnue que j’entendais. Qui était dans ma chambre ? Non d’une pipe ? J’ouvris à nouveau les yeux en voyant une jeune femme me parler et j’étais tellement dans le coaltar que je n’enregistrais même pas les mots mais juste le son. Je mettais la main sur mon front en grimaçant à ce vacarme dans ma tête. « Hein quoi ? », disais-je tout d’abord alors qu’elle parlait de petit déjeuner et je regardais autour de moi en étant plus disons réactive. Je remarquais que rien n’était à moi et que ma chambre que je pensais être ma chambre n’était en fait pas la mienne. Je fronçais aussitôt les sourcils en passant la main dans mes cheveux un peu lourds. La soirée les avait un peu graissés. Une bonne douche ne me devrait pas me faire de mal. Je fis une moue en la regardant attentivement et grimaçant. « Désolée », soufflais-je doucement afin de m’excuser de ma présence dans les lieux. Je fronçais les sourcils en lui tentant un brève sourire. « Melody et je me suis trompée de chambre ! », je me redressais doucement en regardant autour de moi pour attraper mon portable et voyant un appel en absence de Jamie, je l’éteignais aussitôt en soupirant avant de regarder la jeune fille qui semblait tellement sympathique. « On se serait retrouvé dans ma chambre, je crois que j’aurais donné un bon coup de pieds au cul de la fille… », je riais nerveusement en la regardant brièvement avant de fermer les yeux et me prendre la tête entre les mains, fichues migraine qui ne m’aidait pas à passer le reste. J’inspirais doucement en tentant d’attraper mon sac riquiqui à nouveau et prenant un des tubes de cachets pour la migraine mais il était vide, je grimaçais. « Aie… », maugréais-je doucement en me demandant comment j’allais faire pour trouver de quoi soulager cette migraine. J’inspirais en la regarder. « Zoé, c’est ça ? Ca ne t’embête pas si je t’appelle juste Zoé ? », je tentais un vague sourire. « Je ne veux pas paraitre sans gêne ou quoi et même profiter mais tu n’aurais pas un cachet ou une aspirine ? J’en ai plus… et… », je grimaçais. « En plus de puer… j’ai… », je la regardais en riant nerveusement. « La tête prête à exploser et pas seulement à cause de l’alcool. T’y crois toi ? Je suis amoureuse du fiancé de ma meilleure amie, c’est drôle ? Et je me prend pour mon frére jumeau, je dois être une cinglée du genre qu’on ne doit pas approcher… je vois que ça. Je te signale, ne m’approche pas, je serais capable d’être pire qu’une psychopathe avec toi aussi ! », je me sentais étrange ce matin, l’alcool encore un peu présent dans mon sang. Je pouvais m’être encore un peu laissée avoir par cette substance. « Désolée… », je grimaçais en me disant qu’elle devait se demander pourquoi je racontais ça mais simplement : à qui le dire ?