Vivre en communauté, tu ne connais pas vraiment ça. Tu as toujours vécue avec ta famille ou même seule à New-York pendant plus d’une année. Tu es dans le dortoir des filles depuis plus qu’une semaine, en avance surement. Ta chambre te parait tellement grande. Tu n’as clairement aucunes idées de qui serait ta colocataire. L’on t’a cependant prévenue qu’elle était plus âgée que toi, en deuxième année. Tu crains de tomber sur une fille que tout le monde refile aux autres et que personnes ne veut en colocataire. Tu te poses des millions de questions depuis quelques jours. Des : Et Si… te prennent la tête. Elles t’obsèdent. Tu n’es pas vraiment souvent dans ta chambre, prenant aussi le rôle de ton frère à temps partiel et combinant vos deux horaires, tu fais un monde parfait en bossant aussi. Tu n’es vraiment pas là toutes les nuits mais là, tu dors paisiblement. Tu es allée te coucher assez tard. Tu avais besoin de reprendre des forces pour la rentrée mais aussi de lire ton roman. Tu as choisi le lit que tu n’aurais en général pas choisi pour laisser le meilleur à ta colocataire. Tu ne sais pas vraiment pourquoi mais cela te semblait la chose à faire. Tu ne voulais pas faire optique de : premier arrivé, premier servie. Un monde en paix, tu te dis. Et là, il est 10 heures du matin et tu n’as pas l’habitude de la grasse matinée. Tu te réveilles en général bien avant l’aurore. Tu te redresse dans le coaltar en attrapant ta bouteille d’eau. Un réveil sans un peu d’eau ? Tu ne peux jamais supporter ça. Alors que tu regardes à côté de toi, tu vois un tas de bagages. Tu souris un peu et enfin tu allais pouvoir rencontrer la jeune femme. La rencontre était importante, elle allait être celle qui t’accompagnerait pendant toute cette année. Elle allait peut-être te détester ? Ou t’adorer ? Allait-elle devenir une amie avec toi ? Tu en avais bien besoin avec les seules personnes qui te tiennent à cœur que tu évites ou qui sont parties à cause de toi ? Enfin tu veux te dire que c’est à cause de toi mais il a juste la trouille d’affronter ton regard. Enfin, il ne fallait pas rester tout de même dans ce lit, tu t’en rends compte. Rester au lit n’est pas vraiment la meilleure des activités. Ce n’était clairement pas ton truc sauf avec un homme mais tu n’as pas le cœur à en attirer un dans tes griffes. Tu ne veux même pas sortir les griffes. Tu veux le seul homme que tu sais que tu n’aurais jamais. Le seul homme qui est fiancé à ta meilleure amie. Tu te sens minable de l’aimer, c’est mal. Tu te dis comme une idiote pour te sentir mieux que tu l’aimes bien avant elle. Ensuite ça te ramènes à la réalité. Tu lui as laissée.

Les pieds lourds et la tête encore un peu dans tes rêves, tu retires les draps que tu as comme couette. Dans ta nuisette d’une couleur parme, tu regardes les couloirs. C’est un peu étrange, tu n’es pas clairement habituée de vivre seulement dans une chambre. Tu regardes en direction de la fenêtre en allant l’ouvrir pour aérer et tu te rends compte que la deuxième est déjà ouverte mais tu l’ouvres quand même. Tu adores l’air et un petit courant pour te rafraichir la peau. Tu en as un peu besoin. Tu enfiles alors un kimono et tu regardes dans ton dressing. Une porte en sorte de placard. Tu prends un jeans et un haut en te disant que cela serait parfait pour ton jour de repos. Tu n’as pas d’entrainement et ton frère non plus. Pas besoin de fouiller dans ce sac caché sous ton lit ou tu as une perruque et des rajouts de barbes mais aussi un bandeau pour serrer ta poitrine. Tu tends le bras vers tes serviettes de douches et ton peignoir moelleux en allant vers la salle de douche de ta chambre, tu tentes de trouver un peu de forces après ton réveil pour aller prendre ta douche. Ce n’est pas vraiment simple, tu as clairement un mal fou. La lumière allumée, le champ et libre. L’eau et chaude et tu en as assez pour toi ! Tu entres sous la douche pour profiter d’un instant de réveil. Elle pourrait arriver et venir déballer ses affaires que tu ne verrais rien mais tu as des habitudes et des rituels à ton réveil. L’on ne peut rien changer à cela. Tu profites de l’eau, elle coule et réchauffe ta peau. Tu en sors rapidement cependant elles ne sont jamais longues tes minutes douches. Pas le temps de perdre une sérénade sous l’eau. C’est propre que tu sors de la salle des douches en allant chercher ta brosse à cheveux que tu as oubliée. Le peignoir bien chaud sur tes épaules et tes cheveux essorés qui tombent par-dessus, tu restes bloquée quand tu vois une tête blonde et souris. Bien sûr, tu t’en veux, toi qui es en tenue de bain face à ta colocataire. « Oups ! Bonjour… », dis-tu en riant. « Désolée… », rajoutes-tu aussitôt en baissant le regard. Tu te dis que tu dois passer pour la stupide et timide du camp alors que pas du tout mais tu aurais tellement aimé que cette rencontre se passe dans ce jeans et cette blouse que tu avais préparée. Tu montres la douche. « Je reviens ! », dis-tu en voulant recommencer à zéro et tu y retournes pour t’habiller ainsi te coiffer aussi et sécher tes cheveux. C’est propre et secs mais habillées que tu ressors de ta douche. Tu la cherches du regard dans la pièce avant d’aller chercher ton gilet posé sur ton lit et refaire celui-ci. Tu tapes un peu ton oreiller pour qu’il soit parfait et tu regardes la jeune femme. Tu la vois revenir et tu te demandes si tu devrais l’aider mais tu n’oses pas vraiment te proposer, tu lui tends la main en voulant te présenter. « J’ai oublié le plus important. Je m’appelle Melody et toi ? », tu tentes d’être sympathique et sociable. Ce que tu es et tu te rends compte que ton gilet ne cache pas assez tes vieilles marques faites d’un cutter à ton poignet, tu tentes de le redescendre discrètement avant qu’elle ne prenne ta main.